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L'interview de Margerin pour "Objectible"

Le salon est là, à l'entrée de cet atelier d'artiste en duplex, dominé par une mezzanine où Margerin élabore ses dessins, entouré d'objets insolites. Une moto, des flytox, des pistolets à eaux, des dessins de ses potes,... couvrent les murs... Les produits dérivés de son œuvre trônent pêle-mêle sur des étagères entourant un Tintin mouchoir de Pigeon. Une sorte de bric-à-brac indéfinissable qui donne l'impression d'intégrer immédiatement la bande de copains, la bande à Lucien.

Il n'a du reste pas hésité à partager sympathiquement l'une de nos soirées d'OBJECtibliens, au plus grand plaisir des collectionneurs présents. Car Frank partage avec nous cette âme de collectionneur. Celle qui fait la valeur du collectionneur, celle qui garantit la préservation de l'inutile et du futile, celle qui joue le rôle d'historien du quotidien, celle qui pousse les collectionneurs à se réunir, à échanger, à construire un rapport humain au-delà des objets. Mais il a aussi réussi à se préserver des travers de la collectionnite aiguë, de la « possession à tout prix », de la spéculation, de la banalisation des relations de simple achat-vente initiée avec le net.

Bref, Frank est une perle rare comme on aimerait qu'il en existe plus !

Margerin : Paradoxalement je n'aime pas trop les collectionneurs. Tu as remarqué ! (Rires). Si je suis en accord avec l'envie d'avoir un maximum d'objets, je n'aime pas le côté obsessionnel. Je ne me suis jamais levé tôt pour aller aux puces. Je n'ai jamais harcelé quelqu'un pour qu'il me vende tel ou tel objet. Mes achats se sont faits au hasard de vides grenier, sur les coups de midi, lors de flâneries ou de balades. Je ne suis pas prêt non plus à payer n'importe quel prix pour avoir la pièce convoitée, il faut que j'ai le sentiment de faire une bonne affaire, si c'est trop cher à mon goût je préfère laisser tomber.

Les collectionneurs qui vont sur eBay trouvent facilement ce qu'ils cherchent, font leur enchère et reçoivent leur pièce. Il n'y a plus le hasard, le plaisir de la trouvaille et de la discussion avec le vendeur pour marchander. Pourtant, c'est ça qui fait partie du jeu !

Je ne collectionne que des trucs à 2 balles que je chine. Je ne me vois pas collectionner des œuvres d'arts, des choses rares et chères. D'abord ce n'est pas mon truc et puis je n'en ai pas les moyens ! Je recherche plutôt des objets rigolos, anecdotiques. Quand j'étais gamin j'avais eu un pistolet de cow-boy que j'ai retrouvé à 40 ans. Je recherche aussi les modèles dont je rêvais petit et que je n'ai jamais eus. Je recherche de l'émotion.

Personnellement, un vase Ming ne m'évoque rien et puis j'aurais trop peur qu'on me le pique ou qu'on me le casse ! (Rires )

Je ne suis ni obsessionnel ni maniaque. Je collectionne pour rire ! J'ai par exemple une collection de papiers qui enveloppent les oranges (ndla : agruminvélopapyrophiliste). Je les ai récupérés sur les marchés. J'en ai des classeurs remplis et je n'ai jamais dépensé un centime pour les avoir. Il y a des dessins remarquables dessus. Malheureusement on n'en trouve presque plus maintenant ...

J'aime bien sauver les objets de la disparition. Je regrette de ne pas avoir gardé des choses dérisoires comme un paquet de lessive OMO des années 1960. Quand j'étais gamin le petit cadeau Bonux, c'était comme Noël. C'était pourtant un cadeau cheap et ringard, mais aujourd'hui j'adorerais les retrouver. Il y a plus de 20 ans j'ai acheté des boites en carton de sucettes Pierrot Gourmand que j'ai conservées. Personne ne garde ça ! Maintenant ce sont devenu des choses qui me parlent...

Source : objectible.net

L'interview de Margerin pour Objectible
L'interview de Margerin pour Objectible
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