icone titre
Notes de lectures
Petits papiers des avant-gardes. La collection Paul Destribats
Petits papiers des avant-gardes. La collection Paul Destribats

Sous la dir. de Bernard Blistène, Mica Gherghescu et Nicolas Liucci-Goutnikov
Paris, Centre Pompidou, 2024, 368 pages.

Cet ouvrage imposant, publié par le Centre Pompidou, réunit une sélection de tracts, affiches, programmes et autres papillons qui composent ce que leur précédent propriétaire avait appelé les «petits papiers» des avant-gardes. Paul Destribats, décédé en 2017 et dont la vie est brièvement retracée au début du livre, sans volonté hagiographique trop marquée, était un bibliophile d'un genre particulier qui aimait à réaliser lui-même ses inventaires, ce qu'il qualifiait de «travail d'artisan». Cette «collection Destribats» est un ensemble exceptionnel de 12000 pièces qui a rejoint en 2021 les fonds de la Bibliothèque Kandinsky à Paris, qui conservait déjà depuis une vingtaine d'années sa collection de revues d'avant-garde bien connue des spécialistes.

 
Les éphémères imprimés et l'image
Les éphémères imprimés et l'image
Histoire et patrimonialisation
Sous la dir. de Olivier Belin, Florence Ferran et Bertrand Tillier
Dijon, Éditions Universitaires de Dijon, 2023, 232 p.

Depuis le 19e siècle, la collection s'est démocratisée. Il est maintenant possible de « tout » collectionner – ce qui ne veut évidemment pas dire « n'importe quoi » : toute collection suppose passion et structure. La bibliophilie, qui implique souvent le goût de la collection illustre bien cette tendance lourde. Comme l'observe Olivier Bessard-Banquy dans un récent ouvrage (Modernité du livre, éd. Double Ponctuation, 2023), la bibliophilie moderne est devenue plurielle : elle s'est détachée de l'attention exclusive à ce qui est rare et cher (et si possible les deux à la fois), pour s'intéresser à une large gamme d'imprimés, qu'ils soient ou non des livres, comme par exemple des magazines grand public ou des affiches de publicité pour livres de poche bas de gamme. Les logiques de patrimonialisation, qui font passer la collection et sa mise en valeur de l'individuel au collectif, suivent ce même chemin.

 
Amateur d'art, Alias Caracalla 1946-1977 de Daniel Cordier
Amateur d'art, Alias Caracalla 1946-1977 de Daniel Cordier
suivi de
Monsieur et Madame Dubuffet n'ont pas eu le fils qu'ils méritaient
Edition préfacée, établie et annotée par Bénédicte Vergez-Chaignon
Paris, Gallimard, collection Témoins, 2024, 368 p., illustré.

Le troisième tome des mémoires de Daniel Cordier, alias Caracalla, s'intitule Amateur d'art. À plus d'un titre, il constitue un témoignage passionnant et extrêmement révélateur tout d'abord sur la Résistance, en filigrane (car les 2 premiers tomes de ses mémoires y sont totalement consacrés) ; sur sa conception de l'art et des multiples actions artistiques qui ont imprégné une trentaine d'années de sa vie (il avait 100 ans à son décès) ; enfin sur les voyages qu'il effectua, pour la majorité d'entre eux également pour des raisons artistiques.

 
T - Ma vie en T-shirts, de Haruki Murakami
T - Ma vie en T-shirts, de Haruki Murakami
Traduit du japonais par Hélène Morita.
Paris, Belfond, 2022, 191 p. Abondamment illustré.

On peut s'attendre à tout avec Haruki Murakami. En fin 2022, l'éditeur français Belfond publie sous une couverture cartonnée voyante en motifs blancs sur rouge des articles antérieurement parus en langue japonaise dans le magazine Popeye.
L'ouvrage contient quelques 110 illustrations en couleur de T-shirts appartenant à la collection de l'auteur, connu pour ses récits mêlant le fantastique et la magie au réel et que certains critiques qualifient du terme de surréalistes.

 
L’écrivain comme marque
L'écrivain comme marque
Collectif sous la dir. de Marie-Ève Therenty et Adeline Wrona,
Paris, Sorbonne Université Presses, coll. Lettres françaises, 2020, 244 p.

Pour en tirer pleinement le suc, le lecteur abordera cet ouvrage à la lueur de l'interrogation portant sur deux aspects quasiment antinomiques du rapport, voire de la confrontation entre marque et écrivain : l'écrivain suit-il une logique de marque ou la marque façonne-t-elle l'écrivain ?

 

Vers un musée radical. Réflexions pour une autre muséologie par Claire Bishop
Vers un musée radical. Réflexions pour une autre muséologie par Claire Bishop,
Traduit de l'anglais (États-Unis) par M. Bourgatte, illustrations de D. Perjovschi, Paris, MKF Éd., 2021, 92 pages


Selon l'idée principale de ce brûlot, publié par Claire Bishop en 2013 dans son édition originale en langue anglaise, l'enjeu sociétal des musées doit être radicalement retravaillé et mis en débat.

L'évolution actuelle des musées effraye l'auteur, car elle les mène quasi exclusivement vers une forme de musées de plus en plus inscrite dans une économie néolibérale et profondément marquée par celle-ci : importance du lieu d'exposition – l'architecture se voulant plus fascinante que les œuvres exposées –, domination des méthodes du marketing, omniprésence du sponsoring et du mécénat par des groupes privés, gestion par de grandes fondations, elles-mêmes liées à des marques et/ou pilotées par de grands groupes financiers, évolution vers des « temple(s) populaires(s) du divertissement et des loisirs »...

 

L'Obsession du Matto-Grosso
L'Obsession du Matto-Grosso, de Christophe Bier
Paris, éd. du Sandre, 2020, 96 p.

Collection rime avec passion, collectionneur et tiédeur ne vont pas ensemble. Et rapidement –inévitablement ? – la passion tourne à l'obsession, douce bien entendu, même si le danger n'est jamais loin (nous connaissons tous des collectionneurs qui se suicident après avoir perdu leurs trésors).
Le cas de Christophe Bier, grand spécialiste du cinéma érotique et pornographique (en 16 et 35 mm, ajoute-t-il, avec un sens de la précision qui n'a d'égal que son humour), est doublement exemplaire du mode de l'obsession, qui concerne à la fois le sujet et l'objet de la collection.

 

Le Musée comme expérience. Dialogue itinérant sur les musées d'artistes et de collectionneurs
Le Musée comme expérience.
Dialogue itinérant sur les musées d'artistes et de collectionneurs
Dario & Libero Gamboni
Éditions Hazan, Collection Bibliothèque Hazan, 2020, 622 pages

Deux cousins (l'un est architecte, l'autre historien de l'art) sillonnent le monde à la recherche d'expériences fortes, en l'occurrence muséologiques, et ils s'écrivent des lettres, de vraies lettres, proches de l'essai improvisé, librement érudit, personnel sans jamais devenir narcissique, pour se tenir au courant de leurs découvertes respectives.

 

Des expositions pour les touristes ? Quand le musée devient une attraction, par Daniel Jacobi
Des expositions pour les touristes ? Quand le musée devient une attraction, par Daniel Jacobi
Paris, MkF éditions, coll. Les Essais médiatiques, 2020, 177 pages

En cette époque, que l'on qualifiera de sur-tourisme, ou de super-touristique, qu'apporte la visite rapide des musées à ceux qui semblent de plus en plus nombreux à s'en contenter ? Et en tirent-ils quelque bénéfice d'ordre culturel ? C'est à ces questions que s'attèle principalement l'ouvrage de Daniel Jacobi qui, sous l'allure d'un pamphlet, s'inscrit dans une démarche d'analyse rationnelle et d'interprétation des situations présentement vécues par ceux qui œuvrent aux commandes des musées et par ceux qui fréquentent ces derniers.

 

Les frères Morozov, collectionneurs et mécènes, de Natalia Semenova
"Les frères Morozov, collectionneurs et mécènes," de Natalia Semenova
Actes Sud, Arles, 2021, 315 p.

Cinq ans après l'exposition retentissante de la collection de Sergueï Chtchoukine, qui a connu un record de un million deux cent mille visiteurs, la Fondation Vuitton propose de découvrir quelque deux cents œuvres rassemblées par les frères russes Mikhaïl et Ivan Morozov à la lisière des XIXe et XXe siècles.
A l'occasion de cette grande rétrospective qui se tient jusqu'au 22 février 2022, est parue, dans la traduction du russe par Michèle Kahn, une monographie de l'historienne d'art Natalia Semenova reconstituant l'aventure des deux frères.

 

À propos du journal de Julien Green
À propos du journal de Julien Green
Journal intégral, tome 1, 1919-1940,
Laffont, collection Bouquins, 2019

La mauvaise collection
Le but de cette notice n'est pas de dévier (de dévoyer ?) le lecteur ou la lectrice de Collectiana vers le Journal intégral, tome 1, 1919-1940 (coll. Bouquins, éd. Laffont, 2019) de Julien Green, sans doute aucun une des plus grandes surprises posthumes, par la révélation d'une érotomanie et d'une écriture pornographique sans détours, de la littérature du vingtième siècle. Cela dit, ce document sans pareil, quoi qu'on en pense, abonde aussi en réflexions passionnantes sur la vie de l'art, tous médias et toutes formes confondues.
Venons-en donc tout de suite au passage qui devrait intéresser particulièrement l'amateur de collections.

 

Les Chemins de l’Essentiel, de Jacques Attali
Les Chemins de l'Essentiel, de Jacques Attali
A lire, voir, entendre, faire, tenter, au moins une fois, pour mener une bonne vie
Fayard, Paris, 2019, 252 p.

Ah ! Quel bon et beau livre que nous propose là Jacques Attali ! A ne pas rater et même à apporter avec soi en cas de naufrage près d'une île déserte.

 

Quand une collection en cache une autre. À propos de deux ouvrages de la collection « Le Promeneur » : Sergio Ferrero, Hors saison, et Aldo Palazzeschi, Un prince romain
Quand une collection en cache une autre.
À propos de deux ouvrages de la collection « Le Promeneur » :

Sergio Ferrero, Hors saison, et Aldo Palazzeschi, Un prince romain
Éditions Gallimard, Paris, 1989

Une collection s'organise toujours de deux manières, à moins qu'il ne faille dire en deux temps – j'y reviendrai à la fin de cette notice. Elle a d'abord sa logique interne, parfois farfelue. Elle obéit ensuite à de nouvelles règles, externes, dès qu'il s'agit de la montrer au public. Le rapport entre ces deux ordres varie et son efficacité est loin d'être facile ou évidente. Une mise en scène distraite peut transformer l'ensemble le mieux ordonné en pauvre bric-à-brac. Il est vrai que le pêle-mêle sauvage a ses amateurs et son charme. Une présentation bien réfléchie est capable de susciter de subtils leurres de cohésion ou d'unité. Le monde du livre, une fois de plus, en fournira quelques démonstrations.

 

The Bookseller's Tale, de Martin Latham
Looking at Photographs
100 Pictures from the Collection of the Museum of Modern Art, de John Szarkowski
Museum of Modern Art, New York, 1984, 216 p. (1re édition: 1973; digital: 1999)

Une collection, même pour soi, n'existe que si elle est montrée. En ce sens, elle est exactement comme un livre, qui ne devient vraiment tel que s'il est lu. Dans le cas d'une collection, rendre visible est une démarche qui combine deux gestes fondamentaux: la mise en scène d'une part, la sélection d'autre part.

 

The Bookseller's Tale, de Martin Latham
The Bookseller's Tale, de Martin Latham
Particular Books, London, 2020, 350 p.

En dépit de son organisation apparemment claire et distincte, avec un sujet par chapitre et un chapitre par sujet, le livre de Martin Latham reste un objet indéfinissable. On croit découvrir les souvenirs d'un vieux libraire, cependant The Bookseller's Tale traite avant tout de sujets plus généraux liés à l'objet-livre comme les bibliothèques, la censure, les marginalia des imprimés ou encore les vieilleries bon marché tombées dans l'oubli mais de nos jours de nouveau très en vogue.

 

Hôtels littéraires Voyage autour de la terre, de Nathalie de Saint Phalle
« Hôtels littéraires, Voyage autour de la terre, » de Nathalie de Saint Phalle
Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée, Éd. Denoël, Paris, 496 p.

Le plaisir, encore et toujours
Lire et voyager ne font qu'un. La présence des hôtels dans les livres est un des aspects convenus, mais inépuisablement surprenant de cette rencontre.

 

Licores de Portugal (1880-1980),  de Ana Marques Pereira
Licores de Portugal (1880-1980), de Ana Marques Pereira
Édition de l'auteur, Lisbonne, 2013, 294 pages, disponible sur internet.

L'ouvrage existe seulement en langue portugaise, mais vu la quantité et la qualité des illustrations, il constitue une mine d'informations visuelles pour l'ensemble des collectionneurs.

 

La Chambre d’art, par André Querton
« La Chambre d'art », par André Querton
Éditions L'Age d'Homme, Lausanne, 2014, 264 p.

Ancien diplomate belge, actuellement éditeur, collectionneur aussi, André Querton est l'auteur d'un premier roman, La Chambre d'art. Écrit à la première personne, celui-ci se présente à la manière d'une autofiction, où le narrateur relate son séjour au château-ferme du Fosberg dont il a hérité et qui, parmi d'autres demeures, a été choisi pour mettre les œuvres d'art du Museum National à l'abri de toute convoitise prédatrice que font peser de graves troubles civils laissant pointer la menace d'une désagrégation politique du pays.

 

Histoires littéraires
Histoires littéraires
Fondée il y a vingt ans par Jacques Lefrère, Jean-Didier Wagneur et Michel Pierssens, trois amoureux d'une discipline alors donnée pour moribonde mais aujourd'hui plus vivante que jamais, la revue Histoires littéraires entame aujourd'hui, avec son numéro 80 (2019), une nouvelle période, sans pour autant renoncer à ce qui a toujours fait la force de cette publication, que certains nomment la plus clandestine des grandes revues sur la vie littéraire.

 

Note de visionnage. My Rembrandt, encore un chef-d’œuvre, cinématographiquement parlant, du Maître ?
Note de visionnage.
My Rembrandt, encore un chef-d'œuvre, cinématographiquement parlant, du Maître ?
Voilà un film qui risque de plaire aux amateurs d'art magistral et aux collectionneurs.

Réalisé en 2019 par Oeke Hoogendijk et sorti en Belgique le 5 mai 2020 en plein confinement (la première du film programmée le 4 mai au Bozar ayant été annulée), il est distribué par Cinéart, spécialiste belge du cinéma d'auteur et il rencontre déjà en quelques jours du succès auprès des amateurs de films documentaires de qualité.

 

Clyde Fans (intégrale), par Seth
« Ré-inventer les musées ? » d'Yves Winkin
suivi d'un dialogue avec Milad Doueihi sur le musée numérique

(MkF éditions, Coll. Les essais médiatiques, Paris, 2020, 192 p.)

Suivant une démarche de type anthropologique, Yves Winkin imagine douze rituels pour nous montrer comment les gens vont vers le musée ou comment le musée va vers eux. Il ouvre ainsi la voie à davantage de liberté et de mouvement de leur part. Liberté de se déplacer, de courir, de tenter des expériences dans l'obscurité ou dans la lumière des salles.

 

Clyde Fans (intégrale), par Seth
Clyde Fans (intégrale), par Seth
Drawn and Quarterly, Montréal, 2019, 488 p.
Version française : Éditions Delcourt, Paris, 2019, 488 p. (49,90 €)

Clyde Fans, le « picture novel » de Seth n'est pas vraiment une nouveauté. Son auteur, le dessinateur canadien Seth, y travaillait depuis 1997, et bien des parties de l'œuvre avaient déjà fait l'objet d'une prépublication. La reprise de tous les éléments en un volume unique de plus de 480 pages, présenté dans un solide coffret de grand luxe, permet enfin de se faire une idée précise de ce qu'on peut d'ores et déjà considérer comme un classique du genre, d'une densité formelle et d'une profondeur humaine qui n'ont rien à envier aux chefs-d'œuvre récents ou moins récents du récit graphique.

 

Un film ayant un rapport avec le collectionnisme : Citizen Kane, de et avec Orson Welles
Note de visionnage.
Un film ayant un rapport avec le collectionnisme : Citizen Kane, de et avec Orson Welles,
noir et blanc, 1941, 119 min.

 

La source / Fondation Carmignac
La source / Fondation Carmignac
Jean Boîte Éditions, Paris, 2019, 234 p., français / anglais

Établie sur l'île de Porquerolles, commune d'Hyères, la Fondation Carmignac s'est construite autour d'une collection, source cachée d'un jardin merveilleux, aux deux sens du terme, littéral et métaphorique.

 

Intérieur, de Thomas Clerc
« Intérieur », de Thomas Clerc
Collection L'arbalète, Gallimard, Paris, 2013, 400 p.
Réédité en Collection Folio, Paris, 2017

Les spécialistes du pragmatisme se sont peu intéressés au phénomène de la collection, tout comme ils se sont toujours méfiés, à juste titre, de la littérature  ̶  chose peu sérieuse et partant difficile à analyser dans un contexte où l'ironie, le jeu, le mensonge sont priés de s'abstenir. Il n'empêche toutefois que la littérature est grande pourvoyeuse de collections et ce au sens fort, c'est-à-dire performatif du terme. Sans elle, beaucoup de collections n'existeraient pas. Hors d'elle, beaucoup de collections ne pourraient jamais fonctionner en tant que telles.

 

Aragon, De Dada au Surréalisme, Papiers inédits 1917-1931
Aragon, De Dada au Surréalisme, Papiers inédits 1917-1931
Édition établie et annotée par Lionel Follet et Édouard Ruiz
(Gallimard, Paris, 2000, 429 p.)

Les inédits 1917-1931 d'Aragon constituent un document exceptionnel à de nombreux égards. Notamment la correspondance avec Jacques Doucet (cinquante-sept lettres écrites d'avril 1922 à février 1927, c'est la première centaine de pages qui ouvre le volume) apporte une lumière nouvelle et spectaculaire sur un aspect moins étudié de la culture des collectionneurs : leurs rapports avec les conseillers, protégés, secrétaires, employés, rabatteurs et autres factotums sans qui leur collection n'existerait pas.

 

Mish Mash de Blutch
« Mish Mash » de Blutch
« Vivons heureux sans en avoir l'air »

J'ouvre Mish Mash de Blutch, une des figures de proue de la bande dessinée contemporaine. Signifiant « bric-à-brac » en yiddish, le titre est à lui seul déjà un programme de collectionnisme, ici boiteux ou impossible. Le lecteur de cet ensemble à la fois clos et en désordre apparent (Mish Mash reprend les récits brefs de l'auteur parus en revue entre 1992 et 2002) voit ses attentes rapidement confirmées.

 

L'art de ranger ses disques
« L'art de ranger ses disques »
de Frédéric Béhin et Philippe Blanchet (Rivages, coll. Rivages Rouge, Paris, 2019)

Voici un petit livre sans trop de prétentions, proposé aux amateurs de rock, dont les “bonus” appelés tantôt ON/OFF, tantôt épilogue, se révèlent des sources d'inspiration particulièrement fécondes pour tout qui souhaite bâtir une collection pratiquement intelligente de disques, voire de livres, de dessins ou de documentation.

 

Collection de sable d'Italo Calvino
« Collection de sable » d'Italo Calvino
(Gallimard, coll. Folio, Paris, 2014)

Quel sens les objets prennent-ils dès lors qu'ils deviennent des objets de collection ?

Voilà sans nul doute la principale réflexion vers laquelle nous entraîne Italo Calvino dans la quarantaine de chroniques réunies sous le nom générique de la première d'entre elles. Dans ce recueil, l'auteur de la célèbre trilogie Le vicomte pourfendu, Le baron perché et Le chevalier inexistant nous convie en effet à l'accompagner tout au long des commentaires dont il dote les objets qui l'ont particulièrement attirés.

 

Le musée réinventé. Culture, patrimoine, médiation, de Paul Rasse
« Le musée réinventé. Culture, patrimoine, médiation », de Paul Rasse
(CNRS Éditions, Paris, 2017)

Comme d'autres médias, notamment le cinéma, le musée passe par des crises et connaît des mutations et des périodes de redéfinition. Il arrive même que sur base de désertion des visiteurs, sa mort ait été annoncée. Pour qui lit Paul Rasse, pas de doutes à cet égard, le musée est bien un média. Il est même « le premium » des médias...

 

Livres d'art numériques. De la conception à la réception, sous la direction de  Alexandra Saemmer et Nolwenn Tréhondart
« Livres d'art numériques. De la conception à la réception », sous la direction de Alexandra Saemmer et Nolwenn Tréhondart
(Éd. Hermann,Paris, 2017)

Équivalent d'un dossier de revue bien documenté et bien étayé, l'ouvrage s'intéresse principalement à un outil transmédiatique actuel conçu par les institutions muséales pour fidéliser leurs publics et satisfaire leurs besoins. Le livre d'art numérique tel qu'il est présenté dans cet ouvrage se concentre en effet sur le e-catalogue d'exposition, analysé sous ses différents aspects, techniques, éditoriaux, stratégiques, cognitifs, symboliques...

 

Les Collectionneurs d'Adrien Parlange et Guillaume Chauchat (Albin Michel Jeunesse, Paris, 2016) - Le CoLLeCTIOnNEur de Serge Bloch (Bayard Jeunesse Images, Paris, 2012).
« CHTCHOUKINE. Le patron de l'art moderne », de Natalia Semenova et André Delocque (La collection Chtchoukine éd., 2016)
On sait l'événement qu'a constitué l'exposition de l'éblouissante collection de Sergueï Chtchoukine proposée à Paris d'octobre 2016 à février 2017 dans le cadre de la Fondation Vuitton.
Ce fut l'occasion de la parution d'une biographie de celui qui fut le plus grand collectionneur russe, une publication issue d'une précieuse collaboration. Celle de Natalia Semenova et d'André Delocque.

 

Les Collectionneurs d'Adrien Parlange et Guillaume Chauchat (Albin Michel Jeunesse, Paris, 2016) - Le CoLLeCTIOnNEur de Serge Bloch (Bayard Jeunesse Images, Paris, 2012).
« Les Collectionneurs » d'Adrien Parlange et Guillaume Chauchat (Albin Michel Jeunesse, Paris, 2016)
« Le CoLLeCTIOnNEur » de Serge Bloch (Bayard Jeunesse Images, Paris, 2012)
Voici deux livres superbement illustrés pour jeunes qui ont le grand mérite de croquer des collectionneurs fiers de leurs collections réciproques, amoureux d'objets bien sélectionnés et bien rangés et occupés à en faire des inventaires minutieux.

 

Vies d’objets, souvenirs de guerres de Béatrice Fleury, Jacques Walter, dirs (PUN - Éditions Universitaires de Lorraine, coll. Questions de communication, Série actes, Nancy, 2015)
« Vies d'objets, souvenirs de guerres » de Béatrice Fleury, Jacques Walter, dirs (PUN - Éditions Universitaires de Lorraine, coll. Questions de communication, Série actes, Nancy, 2015)
Depuis que le concept de biographie des objets a été forgé, bon nombre de recherches anthropologiques ont été menées sous ce label et sur la base de cette « construction ». L'ouvrage introduit et dirigé par Béatrice Fleury et Jacques Walter s'inscrit nettement dans cette voie. Il fourmille d'un très grand nombre d'exemples d'objets dont les parcours sont largement commentés ; objets émanant de situations de conflits, quelquefois anciens – si les catapultes et les pierriers reconstitués peuvent être considérés comme tels – ou très contemporains. La majorité des cas évoqués par des chercheurs universitaires relèvent du XXe siècle ou même du XXIe siècle, plongeant le lecteur en pleine actualité géopolitique.

 

Quelques collectionneurs, de Pierre Le-Tan (Flammarion, 2013)
« QUELQUES COLLECTIONNEURS », de Pierre Le-Tan (Flammarion, 2013)
Sous ce titre tout de sobriété, Pierre Le-Tan trace quelque vingt portraits de collectionneurs délibérément choisis en dehors des noms auxquels on associe habituellement la visibilité et la notoriété.

 

Bernard Quiriny - Une collection très particulière
« Une Collection très particulière » de Bernard Quiriny (Éditions du Seuil, Paris, 2012)
Le titre peut induire en erreur.
Plutôt qu'un ouvrage à propos d'une collection, le livre est constitué d'une série d'histoires imaginaires dont seulement quelques-unes traitent de collections.
Mais avec quel panache, avec quelle dose d'humour ! Les fervents d'Umberto Eco prendront un plaisir fou à y retrouver la verve de Comment voyager avec un saumon (Grasset, 1998). Quelle soif de déduction ! Quelle volonté de classer, de trier, d'ordonner, de permettre des rapprochements audacieux constituant des centaines de découvertes hautement jubilatoires !

 

Quand Céard collectionnait Zola d'Agnès Sandras (Classiques Garnier, Paris, 2012)
« Quand Céard collectionnait Zola » d'Agnès Sandras (Classiques Garnier, Paris, 2012)
Henry Céard, « disciple » du groupe de Médan, a inlassablement récolté les caricatures de Zola. La lecture de ses chroniques et de son roman, Terrains à vendre au bord de la mer, éclaire cette collection qui n'en finit pas de raconter sa relation torturée à Zola et les coulisses de l'écriture zolienne.
Céard a su constituer de surcroît une collection remarquable pour qui veut comprendre les thématiques du charivari orchestré autour de Zola.

 

Collectionneurs Entretiens d'Anne Martin-Fugier (Actes Sud, Arles, 2012)
« Collectionneurs. Entretiens » d'Anne Martin-Fugier (Actes Sud, Arles, 2012)
Les domaines du collectionnisme sont innombrables, l'observation de ce phénomène montrant qu'à la limite tout objet est susceptible d'alimenter ce type de passion. Pourtant...

 

L'Innocence des objets, d'Orhan Pamuk (Gallimard, Paris, 2012)
« L'Innocence des objets », d'Orhan Pamuk (Gallimard, Paris, 2012)
Le livre passionnera les lecteurs du roman intitulé Le Musée de l'innocence (Gallimard, Paris, 2011), dont il constitue le correspondant visuel très fidèle.
(...) Pour peu, nous serions prêts à suivre les encouragements de Pamuk à créer nos propres musées sur nos sentiments et nos émotions...

 

Aimer Lire : une passion à partager, d'Emmanuel Pierrat
« Aimer Lire : une passion à partager », d'Emmanuel Pierrat (Editions Du Mesnil, Paris, 2012)
Réjouissant. L'opuscule de 140 pages aérées se lit d'une traite, ou goulûment chapitre par chapitre. Chacun de ceux-ci constitue en fait un régal.
Site bas