Disposition de l'espace oblige : c'est un tout petit groupe que l'artiste Philippe Decelle a convié de manière tout à fait sympathique à la visite de sa merveilleuse – et grandiose, vu le nombre de pièces possédées – collection d'opalescences ou de verres opalescents, très bien présentés dans des vitrines en verre et classifiés selon leurs maisons de production (dont les plus renommés sont René Lalique, Sabino, Etling, Jobling, Verlys, les cristalleries du Val Saint Lambert).
Incollable, l'artiste est tout le temps en recherche de plus de précisions sur les œuvres qu'il possède et sur celles qu'il pointe en Angleterre, en France, en Bohême, en Belgique, en s'adressant directement aux producteurs pour identifier et authentifier les objets à référencer. Plus que passionné, il a déjà constitué quelques catalogues très précieux dont l'un à l'occasion d'une exposition dans une banque belge s'intitule sobrement
Opalescence. Le verre moulé des années 1920-1930 et s'avère simultanément une mine d'informations et un régal d'images qui mettent en valeur chacun des personnages féminins, des vases, des coupes, des animaux représentés, qui constituent une véritable fête pour la vue.
Pour l'instant, Philippe Decelle prépare avec le plus grand soin, en collaboration avec les organisateurs, l'exposition qui se tiendra à partir du 7 avril prochain (jusqu'au 19 octobre) au Centre Albert Marinus de Woluwe-Saint-Lambert. D'autres pièces seront présentées en juin au Musée BELvue dans le cadre de l'année de l'art déco à Bruxelles.
Mais c'est la totalité qu'il a fait découvrir au groupe de visiteurs privilégiés de ce 8 février, dans son habitation, où les opalescences sont si judicieusement et harmonieusement placées aux côtés d'autres œuvres d'art dont ses propres œuvres (parler de ces œuvres-là serait là une autre histoire), en y ajoutant ses talents de narrateur vu qu'il sait diantrement bien capter l'attention de tous sur le contexte des objets qui les entourent.
Un verre à la main, un jeu fertile d'observations a suivi permettant un savoureux échange d'informations. Et chacun de méditer sur le parcours de cet ingénieur civil qui a privilégié le rêve, l'imagination, l'art, la beauté.
A.G., 14 février 2025