Situé dans un village médiéval du département de l'Isère, aux portes de la Drôme, à mi-chemin entre Grenoble et Valence, le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye a commencé en 2011 un cycle d’expositions sur le thème
"Du Trésor au Cabinet de curiosités", en lien avec les collections anciennes de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Antoine.
Le premier volet,
"D’ombre et de lumière, Trésors sacrés, Trésors profanes", mettait en exergue l’histoire des Trésors de l’Antiquité au XIXe siècle.
Cette année, l’exposition constituant le deuxième volet de ce cycle,
"Entre Flandres et Italie, Princes
collectionneurs", permet de se pencher sur le collectionnisme, notion ancienne s’il en est, particulièrement prégnante dès le XIVe siècle, où la frontière entre ce qui relève du Trésor proprement dit ou de la collection s’amenuise.
Cette exposition entend évoquer, par petites touches, un vaste thème : celui des "princes collectionneurs" en Europe entre le XVe et le XIXe siècle, en choisissant de privilégier leur intérêt pour les arts des Flandres et de l'Italie.
Dans le sillage des trésors médiévaux constitués à l'abri des abbayes et des palais, la collection est une fenêtre ouverte sur le monde et ses composantes. A travers les signes tangibles du pouvoir autant que d’un savoir éclairé et curieux, la collection devient, au sein de bibliothèques et de cabinets, un abrégé de la nature tout entière.
Usuel, esthétique, thésaurisé, caché ou révélé, l’objet de collection est protéiforme et apparaît avant tout comme le
miroir de l’âme de celui qui le possède et le fait vivre.
Ce creuset délectable de diffusion artistique qui s'épanouit entre les Flandres et l’Italie, foyers féconds à l’influence pérenne, façonne l’identité de ces
princes collectionneurs.
Qu’ils aient été objets de décoration intégrés dans l’ameublement d’une demeure, ou rassemblés dans l’espace spécifique d’un cabinet ou d’une galerie, les objets constituant une collection témoignent du goût de l’amateur, de son pouvoir - celui de posséder l’objet initialement convoité -, mais aussi d’un savoir ou d’une connaissance qui a permis d’en guider le choix.
Aborder quelques-uns de ces grands collectionneurs, personnalités royales, aristocratiques ou ecclésiastiques, permet d’approcher la complexité de leurs motivations où se mêlent passion et devoir, ostentation et contemplation, et de découvrir l’étendue de leurs préférences.
En 2013, le troisième volet du cycle d'expositions abordera l’histoire des cabinets de curiosités, permettant en filigrane de présenter les collections de l’Abbaye constituées dès le XIVe siècle jusqu’à leur dispersion en 1777.
L'exposition « Entre Flandres et Italie, Princes collectionneurs » se tient
du 8 juillet au 7 octobre 2012 au Musée de Saint-Antoine-l'Abbaye.
Adresse : Le Noviciat, 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye, Isère, France.
Téléphone : 00 33 4 76 36 40 68
Site internet :
http://www.musee-saint-antoine.fr/
Illustration :
"La galerie du Cardinal Silvio Valenti Gonzague" ou "La galerie Colonna à Rome" (Giovanni Paolo Pannini, 1695-1768), huile sur toile. Marseille, Musée des Beaux-Arts (photo Jean Bernard ©).