icone titre
À la découverte des collectionneurs de l'exposition

Jean-Jacques Quisquater


Jean-Jacques Quisquater, clavissophile

D'où est venue cette idée de collection ? Quelles motivations ?

Je m'occupe de sécurité et de cryptographie et, donc, de clés secrètes. Il est assez naturel d'en avoir pour illustrer un cours, un exposé et, puis, cela devient une passion.

Quel est votre objet préféré ? Pourquoi ?

J'ai une serrure et la clé correspondante bambara. Il s'agit d'un modèle primitif de la serrure Yale, utilisée pour protéger des greniers à grain au Mali. Ces serrures ont été utilisées jusque très récemment pour être remplacées par des serrures modernes.
Ce qui est extraordinaire, c'est que l'on retrouve les mêmes en ancienne Egypte près de 2000 ans avant et, donc, cela s'est perpétué et s'est déplacé.

Quel est votre rêve de collectionneur ?

J'en ai deux :

- Dans un monastère en Bulgarie, l'an passé, j'ai vu un coffre où il n'y avait pas moins de 5 serrures et, donc, 5 clés correspondantes, chacune aux mains d'un moine différent, pour l'ouvrir. Ce coffre devait contenir le trésor du monastère et le schéma sécurisé imaginé permet de percevoir le degré de confiance entre les moines ... Il était interdit de photographier. Avoir la photo du coffre est donc un challenge bien tentant. Une copie du coffre serait encore mieux !

- Napoléon avait un coffre qui l'accompagnait partout avec beaucoup d'argent. Il était protégé par une serrure que l'on modifiait chaque jour et la clé correspondante était alors adaptée. On dirait aujourd'hui que c'était programmable. Ce coffre existe toujours et on peut le voir. Cependant, après la bataille de Waterloo, le soir, Napoléon s'est arrêté à Charleroi et, là, des voleurs ont violé le coffre et ont pris toute la fortune mobile de Napoléon... Personne aujourd'hui n'en sait plus ! Il est cependant assuré que certaines traditions orales à Charleroi font mention de ce vol.

Que pense votre entourage (famille, amis) de votre passion ?

Chacun m'aide, même certains voisins : aucun problème. Et puis, cela vide les greniers.

Jacques Attali a écrit : « En réalité, le collectionneur ne choisit pas son sujet. Il est choisi par lui... ». Qu'en pensez-vous ?

Oui, c'est assez vrai. Certains objets se sont imposés à moi et m'ont donné envie de continuer.

Jean-Jacques Quisquater




Site bas