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À la découverte des collectionneurs de l'exposition

13 Olivier Standaert


Olivier Standaert, figuriniste

D'où est venue cette idée de collection ?

Elle a démarré quand j'étais enfant, vers 8 ou 9 ans, et s'est nourrie au fil des anniversaires, des Saint-Nicolas, etc. Je visitais beaucoup de musées et de sites historiques, comme Waterloo. Dans les boutiques aux souvenirs, il y avait des articles de toutes sortes, dont, souvent, des figurines plus ou moins destinées aux collectionneurs. Pour un enfant, je crois que cela attire plus le regard que les livres. J'en vois moins souvent, ceci dit, que dans les années 1980 ou 1990. Peut-être que ce genre de collection perd un peu son public.

• Pourquoi ? Quelles motivations ?

Les figurines sont des objets en trois dimensions, avec une texture, des couleurs, une vraie identité, une référence à l'histoire, à une époque, à des faits parfois très précis. Pour moi qui suis passionné depuis l'enfance par l'histoire, les figurines historiques donnaient « chair » à ce que je lisais ou voyais dans les livres et les cours à l'école. Cela incarnait les histoires ; ce genre d'objets fait littéralement voyager dans le temps. Dans une même étagère, à quelques centimètres de distance, cohabitaient des pièces du Moyen Âge et du XXe siècle. Ces objets étaient, pendant l'enfance, de puissants moteurs pour l'imagination, même si je ne jouais jamais avec.

Quel est votre objet préféré ? Pourquoi ?

J'étais attiré par tout ce qui avait trait à l'histoire, sans distinction. Mais puisqu'à l'école et dans les livres auxquels j'avais accès, on parlait surtout de l'histoire de France, j'avais sans m'en rendre compte une prédilection pour ses personnages et ses épopées. Il y avait des auteurs spécialisé dans l'écriture de ce qu'on appelle le roman national. Et je pense que ce roman a été bien soutenu, épaulé et communiqué par tout ce qui relève de l'imagerie dite d'Épinal, dans laquelle les figurines historiques occupent une grande place.
Par contre, je n'ai jamais voulu collectionner des personnages de fiction, bande dessinées ou films, par exemple.

Quel est votre rêve de collectionneur ?

Il y a toujours cette image, presque féerique, de Tintin qui transperce involontairement un mur des caves de Moulinsart, dans « Le Trésor de Rackham le Rouge », et qui découvre une allée remplie de reliques et d'objets du passé. C'est ce genre de découvertes qui est un peu le rêve de mon côté collectionneur. On imagine que le plus important, le plus beau, est encore à découvrir, mais on ne sait pas où il se trouve.

Que pense votre entourage (famille, amis) de votre passion ?

Puisque c'est une collection d'enfance, je n'avais pas vraiment les moyens de la nourrir par moi-même. J'ai reçu beaucoup de pièces de mon entourage, qui a toujours stimulé ma curiosité pour les faits historiques.

Jacques Attali a écrit : « En réalité, le collectionneur ne choisit pas son sujet. Il est choisi par lui... ». Qu'en pensez-vous ?

Une partie de l'énergie que l'on consacre à prendre soin de ses pièces, à en chercher ou souhaiter d'autres reste un mystère. Le « pourquoi cette collection-là ? » m'échappe un peu car le lien avec ma collection était très introspectif, intime. Peut-être en effet ne choisit-on pas par hasard ses collections. Elles s'imposent sans doute un peu à nous. Si je m'inscris dans cette logique, alors c'est parce qu'elles attendaient de devenir des acteurs d'histoires à raconter et à revivre tant et plus que mes figurines m'ont choisi...

13 Olivier Standaert




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