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Michel Dixmier et la garde des revues satiriques
Exposition Jossot

La transmission du patrimoine caricatural
En contribuant à organiser en 2011, avec l’historien Henri Viltard, une importante exposition consacrée au caricaturiste Gustave-Henri Jossot (1866-1951), Michel Dixmier a rendu plus visible encore le contenu de ses collections.
Déjà, en publiant avec Véronique Willemin L’œil de la police. Crimes et châtiments à la belle époque (Editions Alternatives, Paris, 2007), il avait montré qu’il possédait une collection complète du tabloïd à sensation illustré, dont aucune bibliothèque publique n’a réussi à réunir la totalité des exemplaires, vu notamment la mauvaise qualité de ses impressions et du papier utilisé.

On doit à ce même collectionneur français d’avoir rédigé plusieurs livres sur la caricature à l’époque des débuts de la presse populaire illustrée.
L’ouvrage Quand le crayon attaque. Images satiriques et opinion publique en France (1814 – 1918) (Editions Autrement, Paris, 2007) aborde divers dessinateurs de presse à partir du fonds Villette de la bibliothèque de Blois.
Quand le crayon attaque
Mais Gustave Jossot reste un de ses caricaturistes favoris, celui-là même dont on se demanda s’il était un caricaturiste anarchiste ou un anarchiste caricaturiste, pourfendant à tort ou à raison les institutions de tout type, Eglise, Armée, Monde politique et même les Lettres. Car cet auteur n’hésitait pas à écrire dans Le fœtus récalcitrant : « la lecture tue la pensée (…) Un illettré, s’il est intelligent, pense par lui-même; il a des idées qui sont bien à lui, des aspirations qui augmentent son âme, des soubresauts d’indignation qui peuvent le libérer ; mais s’il apprend à lire, il adopte les idées de ses déformateurs et bêle avec le troupeau ».
En correspondance avec l’exposition de Paris, les éditions Finitude viennent de rééditer cet ouvrage, paru à compte d’auteur en 1939, réhabilitant ainsi celui qui fustigeait l’école et la lecture.

Féru d’enseignement, Michel Dixmier apparaît dès lors, un des transmetteurs principaux du patrimoine caricatural souvent délaissé par les archivistes officiels. Dans ce domaine, les collectionneurs auront été finalement plus nombreux à sauvegarder les magazines du genre de l’Assiette au beurre ou de Charivari, ou encore les affiches et les dessins caricaturaux, que les caricaturistes à tirer le portrait les collectionneurs. Dans le binôme caricature / collection, les dessinateurs de presse auront en effet été moins souvent inspirés, à quelques exceptions notables près, à croquer des hommes qui pendant longtemps n’ont pas fait la une de l’actualité, ni celle de l’agenda médiatique.
Fouillant dans leurs archives, les grands collectionneurs d’images satiriques pourront néanmoins trouver quelques dessins parodiant des personnalités tel, bien avant la Belle Epoque, Antoine Vivenet (Compiègne, 1799 – Paris, 1862), homme d’affaires et exceptionnel collectionneur de vases italiotes et grecs, ayant souhaité conférer à son cabinet d’amateur une postérité, lorsqu’il en fit donation au Musée de la ville Compiègne, en 1843.

Quant à l’historien Henri Viltard, il lance un appel pressant à tous les collectionneurs, mais aussi aux bibliothécaires, conservateurs et chercheurs, pour l’aider à compléter son importante documentation sur Jossot.
L'Oeil de la Police
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